Questions de culture générale Hugo Coniez,...

Résumé

La culture générale aux concours administratifs donne lieu à des épreuves nombreuses, tant à l'écrit qu'à l'oral. Le présent ouvrage vise à offrir aux candidats la méthode et les références nécessaires pour tes réussir. Dans cette perspective, il propose, à la suite d'une introduction riche en conseils pratiques et à jour des dernières réformes des concours, vingt et une dissertations entièrement rédigées, sur des thèmes d'actualité. Chaque question, illustrée par de nombreuses citations, fait l'objet d'une argumentation précise et équilibrée. Particulièrement nécessaire aux candidats qui souhaitent réussir les concours A et A+ de la fonction publique, cet ouvrage peut également être utile à tous ceux qui souhaitent s'orienter dans la compréhension des grands problèmes du monde contemporain.

Auteur :
Coniez, Hugo
Éditeur :
Paris, LGDJ,
Collection :
Les grands concours
Genre :
Manuel
Langue :
français.
Note :
La couv. porte en plus : "préparation aux concours d'entrée à l'ENA, à Sciences po et à l'ENM, au Quai d'Orsay, aux Assemblées parlementaires, à l'EHESP et à l'INET"
Mots-clés :
Nom commun :
Culture générale
Description du livre original :
1 vol. (X-526 p.) ; 24 cm
ISBN :
9782275060910.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • AVANT-PROPOS
  • I - MÉTHODOLOGIE ET CONSEILS PRATIQUES
    • I. L’esprit de l’épreuve - généralités
      • 1. La voie à suivre
      • 2. Les pièges classiques
      • 3. Pour se préparer à l’épreuve
      • 4. Bibliographie
    • II Face au sujet
      • 1— Définir le sujet
      • 2— Trouver des références
      • 3— Faire le plan
      • 4 — Faire une brève pause
      • 5— Rédiger
    • III — Comment rédiger?
      • 1 — Présentation
      • 2 — Style
      • 3 — Rédaction
      • 4— Quelques expressions à surveiller ou à bannir, car elles peuvent irriter un correcteur puriste (liste non exhaustive)
  • L’EXCEPTION FRANÇAISE
  • II - QU’EST-CE QU’ÊTRE FRANÇAIS?
    • Introduction
    • I— L’appartenance à la nation française repose moins sur des faits objectifs que sur l’adhésion volontaire à un projet commun, même si l’Histoire a doté les Français d’une mentalité très spécifique
      • A— La France est moins une géographie qu’une idée
        • 1— Dans le débat sur l’origine du sentiment national, la tradition française insiste sur le libre consentement des peuples
        • 2— En effet, la France est avant tout le résultat d’une volonté politique
        • 3— Néanmoins, deux facteurs objectifs, le christianisme et la langue, contribuent puissamment à l’identité française
      • B— Plus fondamentalement, les Français semblent se caractériser par une mentalité assez spécifique, qui est au cœur de « l’exception française »
        • 1— L’État occupe en France une place centrale
        • 2— L’égalitarisme est une valeur fondamentale, même s’il se combine paradoxalement avec l’attachement à la propriété et le goût des privilèges
        • 3 — Vis-à-vis des autres pays, la France se sent investie d’une mission universelle
        • 4. La culture, notamment littéraire, joue un rôle essentiel dans la vie publique française, et elle s’accompagne d’un goût certain pour l’abstraction
    • II— Alors que, dans le monde contemporain, certains aspects de l’exception française peuvent apparaître comme des handicaps, il importe de mettre l’accent sur les aspects les plus ouverts et les plus positifs de l’identité française
      • A— Aujourd’hui, certaines caractéristiques du tempérament national font l’objet d’une contestation croissante
        • 1— La culture française est peut-être mal adaptée au capitalisme
        • 2— L’attachement des Français à l’État peut facilement se muer en acceptation du despotisme
        • 3— Les Français semblent osciller entre une trop grande confiance en eux-mêmes et une propension trop marquée à l’autoflagellation
        • 4. Enfin, et de façon plus inquiétante encore, les Français ont tendance à chercher des ennemis ou des traîtres à qui imputer leurs échecs ou leurs difficultés
      • B— Dès lors, il importe de mettre l’accent sur les aspects les plus fédérateurs et les plus positifs de l’identité française
        • 1— La France doit faire fond sur sa tradition d’intelligence nationale
        • 2— La France doit mettre en œuvre une grande politique d’intégration de ses populations
      • Conclusion
  • II - LES FRANÇAIS ET L’ARGENT
    • Introduction
    • I. Si l’immense rôle social et symbolique de l’argent a suscité dans tous les pays des formes d’hostilité variées, la France semble se caractériser par une méfiance particulière
      • A— L’extraordinaire puissance de l’argent met en question la cohésion de toutes les sociétés
        • 1— L’argent est à la fois et indissociablement un instrument d’échange, un moyen de domination et un symbole relevant du sacré
        • 2— L’argent constitue aussi l’institution centrale de la modernité
        • 3— D’où des formes d’hostilité qui traversent toutes les cultures
      • B — La France semble toutefois se caractériser par une méfiance particulière envers l’argent et ses puissances
        • 1— L’hostilité à l’argent est commune à plusieurs des traditions qui sont au cœur de l’identité nationale française
        • 2— La méfiance envers l’argent s’enracine également dans des expériences nationales malheureuses
        • 3— Pourtant, cette méfiance française constitue largement une exception
        • 4. D’où des discours fréquemment hostiles à l’argent en France
    • II. Même si la période la plus récente a été caractérisée par une déculpabilisation progressive, les Français doivent toujours définir un rapport plus équilibré à l’argent
      • A— Une déculpabilisation progressive et incomplète
        • 1— De nouveaux discours sur l’argent
        • 2— Des obstacles culturels qui perdurent et qui gêneraient l’insertion de la France dans la mondialisation
      • B— La France doit donc encore trouver un juste rapport à l’argent
        • 1— La décrispation de la société française face à l’argent doit sans doute se poursuivre
        • 2— Un rapport dépassionné et intelligent à l’argent est possible
        • 3— La marchandisation du monde n’est pas une fatalité
        • 4. Les frontières du sans prix doivent être défendues
      • Conclusion
  • IV - LA FRANCE ET SES ÉTRANGERS
  • PLAN
    • Éléments de définition
    • Introduction
    • I— La France se veut traditionnellement une terre d’accueil pour les étrangers, même si la réalité n’est pas toujours à la hauteur des idéaux proclamés
      • A— La France entretient à l’égard des étrangers une tradition d’accueil et de générosité qui demeure vivace
        • 1— Une citoyenneté «abstraite» et relativement ouverte
        • 2— Une conception de la nationalité intégratrice et dynamique
        • 3— La France se veut en particulier une terre d’asile
        • 4. La France a accueilli avec succès un très grand nombre d’immigrés
      • B— Néanmoins, les principes proclamés à la Révolution ne sont pas toujours conformes à la réalité de l’accueil réservé aux étrangers
        • 1— La tradition fondée par la Révolution française n’est pas sans ambiguïté
        • 2— À l’époque contemporaine, la France a connu des vagues de xénophobie qui ont trouvé chaque fois leur expression politique
        • 3— Il est vrai qu’un nationalisme intellectuel hostile aux étrangers s’est bruyamment exprimé dans la première moitié du XXe siècle
        • 4. La constatation que le refus de l’autre n’épargne guère de pays ou de civilisation constitue une piètre consolation
    • II— Aujourd’hui, alors que les citoyens semblent éprouver de plus en plus de difficultés à «faire France», il paraît urgent de définir une politique cohérente d’accueil et d’intégration des étrangers
      • A— Des citoyens qui éprouvent des difficultés croissantes à «faire France» (Michèle Tribalat)
        • 1— Les difficultés actuelles sont liées non pas tant à l’accroissement du nombre des étrangers qu’à l’évolution de leurs origines, à leur concentration sur certains territoires et à la prédominance d’une immigration désormais familiale
        • 2— Le processus d’intégration se poursuit pour l’essentiel
        • 3— En outre, le malaise qui entoure l’immigration est aussi la résultante de problèmes sociaux, culturels et géopolitiques bien plus vastes
      • B— Dans ce contexte, la France doit à la fois résoudre ses problèmes sociaux, renforcer le contrôle de ses flux migratoires et réaffirmer son identité
        • 1— Réintroduire d’urgence une plus grande mobilité sociale
        • 2— Appliquer une politique de l’immigration ferme et cohérente, autrement dit une nouvelle «synthèse républicaine»
        • 3— Écarter la piste d’une reconnaissance des identités ethniques ou religieuses dans l’espace public
        • 4. Pour faciliter L'intégration, réaffirmer l’identité nationale
      • Conclusion
  • V- L’ECOLE REPUBLICAINE AUJOURD’HUI
    • Introduction
    • I— L’école républicaine, longtemps fidèle à l’idéal progressiste des Lumières qui l’a inspirée, connaît aujourd’hui une crise profonde
      • A— L’école républicaine visait avant tout, non sans succès d’ailleurs, à concrétiser l’idéal d’émancipation individuelle porté par les Lumières
        • 1— L’école républicaine est la fille de l’idéal démocratique de la Révolution
        • 2— L’école républicaine s’est construite progressivement au cours du xixe siècle
        • 3— Jusqu’aux années 1960, l’école républicaine a remporté d’indéniables succès, même si elle ne doit pas être idéalisée
      • B— Aujourd’hui, toutefois, l’école républicaine subit une profonde remise en cause
        • 1— Une massification mal gérée
        • 2— Le triple échec de l’école : la « baisse du niveau », le chômage de masse et l’accroissement des inégalités sociales
        • 3 — Le déclin de la société enseignante
    • III— Confrontée aujourd’hui aux défis multiples posés par l’évolution de la société, l’école doit se recentrer sur sa mission et recevoir un nouvel élan de la part des pouvoirs publics
      • A— L’école se trouve aujourd’hui confrontée à des défis sans précédent
        • 1— L’école est travaillée de l’intérieur par l’individualisme
        • 2— L’évolution du «public» scolaire
        • 3— Le divorce croissant entre les valeurs de la société et celles de l’école
      • B — Dans ce contexte, l’école doit se recentrer sur ses missions premières et recevoir l’appui sans réserve des pouvoirs publics et du corps social
        • 1— L’école doit rester - ou redevenir? - un môle de résistance face à la société
        • 2— Il faut faire de l’école, comme au temps de Jules Ferry et même plus encore, la grande cause nationale...
        • 3.... sans toutefois se bercer d’illusions
      • Conclusion
  • VI - LA CULTURE ET L’ÉTAT EN FRANCE
    • Introduction
    • I. La politique culturelle française, qui est le fruit d’une longue tradition historique, remplit aujourd’hui des missions très diverses
      • A. La politique culturelle française est le fruit d’une longue tradition historique, largement revisitée au xxe siècle
        • 1— Les bases de «l’État culturel» français sont posées dès l’Ancien Régime
        • 2— La Révolution consacre le monopole de L’État sur l’action culturelle et éducative
        • 3— Avec André Malraux, la politique culturelle se dote d’instruments puissants
        • 4. Les « mirobolantes années Jack Lang » (Maryonne de Saint Pulgent) et l’avènement du «tout culturel» (Marc Fumaroli)
        • 5. De multiples acteurs publics interviennent désormais dans le champ culturel
      • B. La politique culturelle remplit aujourd’hui de multiples missions, qui sont autant de justifications à son existence
        • 1— Le soutien aux artistes et aux créateurs
        • 2— La défense du patrimoine
        • 3. La défense du spectacle vivant
        • 4. La diffusion de l’influence nationale
        • 5. L’apprentissage de l’amour de la culture
    • II. Toutefois, le bilan très nuancé de la politique culturelle française et les critiques récurrentes dont elle fait l’objet rendent nécessaire une profonde réforme
      • A— La politique de la culture en accusation
        • 1— L’échec patent de la démocratisation culturelle
        • 2— Des avant-gardes en faillite?
        • 2— Une contestation intellectuelle croissante
        • 4. Un coût élevé pour la collectivité, même s’il semble aujourd’hui stabilisé
      • B. Dans ce contexte, la politique culturelle doit être non pas abandonnée, mais profondément réformée
        • 1— La politique culturelle a rencontré des succès peu contestables, qui expliquent la généralisation d’un modèle européen du ministère de la Culture
        • 2— La politique culturelle doit néanmoins être réformée...
        • 3— ...et en particulier s’efforcer d’encadrer la «révolution numérique»
      • Conclusion
  • VII - L’HOMME PROVIDENTIEL
    • Introduction
    • I— Véritable «fascination française», selon l’expression de l’historien Jean Garrigues, l’homme providentiel révèle en réalité les insuffisances de notre régime politique
      • A — S’il constitue un mythe universel, l’homme providentiel est particulièrement présent dans la vie politique française
        • 1— Dans les moments de crise ou d’angoisse collective, les peuples ont naturellement tendance à se tourner vers un sauveur
        • 2— En France, tout particulièrement, la vie politique semble dominée depuis la Révolution par l’espoir d’un sauveur, qui viendrait régler, comme par un coup de baguette magique, tous les problèmes du pays
        • 3 — Aujourd’hui, le système politique de la Ve République et la médiatisation de la vie politique entretiennent l’attente d’un homme - ou d’une femme - doté de qualités exceptionnelles
      • B — Pour le meilleur ou pour le pire, l’homme providentiel exprime le désir des peuples de recouvrer la maîtrise de leur destin
        • 1— Le mythe de l’homme providentiel cristallise l’admiration pour le héros ou le grand homme susceptible, à lui seul, de changer l’Histoire
        • 2— Plus fondamentalement, l’appel à l’homme providentiel permet de combler certaines insuffisances de la démocratie représentative
        • 3— L’appel à l’homme providentiel véhicule aussi une critique des élites traditionnelles
    • II— Face aux risques importants qu’elle emporte, la tentation du recours à l’homme providentiel doit être écartée, au profit d’un attachement plus rationnel aux institutions républicaines
      • A— Le recours à l’homme providentiel est porteur de dangers graves pour la démocratie
        • 1— La figure de l’homme providentiel est souvent le fruit d’une construction intéressée
        • 2— Parce qu’il reste un homme, l’homme providentiel peut décevoir ou succombera la tentation de la tyrannie
        • 3— Les régimes fondés par sur un pouvoir de type charismatique sont fragiles
      • B— Il faut donc plutôt faire confiance aux institutions républicaines et ne pas céder à la fascination qu’inspirent certains dirigeants politiques
        • 1— L’homme vraiment providentiel est celui qui respecte le cadre démocratique
        • 2— L’autorité du sauveur doit toujours être bornée par des contre-pouvoirs et rester susceptible de révocation
        • 3— Le citoyen ne doit jamais abdiquer sa raison face au chef
      • Conclusion
  • VIII - L’IDEE EUROPEENNE
    • Introduction
    • I. Bien qu’elle ne renvoie à aucune essence fixe, l’idée d’Europe a donné naissance à un projet d’unification politique particulièrement ambitieux
      • A. Toutes les tentatives visant à identifier précisément le substrat de l’unité européenne aboutissent à des apories
        • 1— L’origine du mot «Europe» reste entourée d’incertitude
        • 2— L’espace européen souffre d’une certaine absence d’unité
        • 3— Dans l’histoire, l’Europe a désigné des territoires différents et oscillé entre tentations impériales et concert des nations
        • 4. Ni la langue, ni l’ethnie, ni la religion, ni la civilisation ne permettent de fonder véritablement l’identité européenne
      • B— Néanmoins, le traumatisme des guerres européennes a permis l’affirmation d’un ambitieux projet d’unification du continent
        • 1— Si des précurseurs lointains de l’unification européenne ont été invoqués par les partisans de cette dernière, c’est véritablement au xixe siècle que naît le projet d’une fédération sur le continent
        • 2— Au XXe siècle, le «double suicide» des deux guerres mondiales et l’hégémonie acquise par des puissances extra-européennes ont poussé fortement à l’unification du continent
        • 3— D’où l’émergence d’une Europe politique, qui définit elle-même son degré d’intégration et ses limites
    • II— Pour surmonter les critiques et les remises en cause dont elle fait aujourd’hui l’objet, l’Europe devra se tourner résolument vers son riche et unique héritage intellectuel
      • A— Aujourd’hui, le projet européen traverse une profonde crise de légitimité
        • 1 — Les peuples tendent à se détourner de l’idéal proposé par l’Union européenne
        • 2— Sur la scène mondiale, l’Europe n’est pas parvenue à s’imposer comme une puissance
        • 3— L’Union européenne souffre sans doute d’un excès d’universalisme
      • B — Pour trouver dans le monde un chemin qui lui soit propre, l’Europe devra cultiver ce que sa civilisation possède de meilleur
        • 1— Aujourd’hui, l’Union européenne semble se trouvera un tournant
        • 2— L’Europe peut trouver sa spécificité dans le rapport particulier qu’elle entretient avec son riche passé, même s’il ne faut bien entendu pas idéaliser celui-ci
        • 3— L’esprit européen est fait d’ouverture à l’autre
        • 4. Face aux défis actuels, l’Europe doit faire le choix de l’exigence rationnelle et du retour aux fondements classiques de sa civilisation
      • Conclusion
  • LES GRANDES QUESTIONS DE SOCIÉTÉ
  • IX - LES FEMMES ET LE POUVOIR
    • Introduction
    • I— L’exclusion traditionnelle des femmes de la sphère politique s’expliquerait par les craintes qu’elles inspirent consciemment ou inconsciemment aux hommes
      • A— L’exclusion des femmes de la vie publique a été justifiée pendant des siècles par une prétendue infériorité naturelle, largement intériorisée par les intéressées
        • 1— Dans l’Histoire, l’exercice du pouvoir par les femmes est moins exceptionnel qu’on le croit, mais il reste néanmoins très minoritaire
        • 2— Plus fondamentalement, l’infériorité des femmes a été naturalisée dans les discours savants et intériorisée par les femmes elles-mêmes
      • B— Les discriminations dont souffrent les femmes en raison de leur condition ont sans doute pour origine le pouvoir qu’elles détiennent sur l’espèce, source de crainte pour les hommes
        • 1— Maîtresse de la reproduction de l’espèce et de la sexualité, la femme inspire plus ou moins consciemment de la crainte aux hommes
        • 2— D’où de multiples techniques de contrôle ou de relégation de la femme
        • 3— L’accès à l’éducation et au travail a été longtemps dénié aux femmes
    • II— Si la démocratie fait tendanciellement progresser l’émancipation des femmes, il semble aujourd’hui nécessaire d’accélérer les processus à l’œuvre, à condition toutefois de ne pas sacrifier le principe de l’unité du genre humain
      • A — La démocratie tend aujourd’hui à assurer une égalité toujours plus effective entre les hommes et les femmes
        • 1— La démocratie française à sa naissance excluait les femmes, parce qu’elle avait fait le choix d’un universalisme abstrait
        • 2— Les contradictions internes de la conception universaliste et abstraite de la citoyenneté ont entraîné la reconnaissance progressive des droits des femmes
        • 3— Au xxe siècle, la femme s’est progressivement émancipée
      • B— Face aux blocages qui subsistent, la réflexion féministe semble aujourd’hui tentée d’affirmer la différence irréductible des sexes
        • 1— Des blocages demeurent, dans la sphère privée comme dans la vie publique
        • 2— Le débat français sur la parité a vu s’opposer les tenants d’une différence essentielle entre les sexes et les partisans du modèle républicain universaliste
        • 3— Radicalisant les positions féministes, certains courants sont tentés aujourd’hui de considérer le sexe comme une pure construction sociale
      • Conclusion
  • X - LE SPORT EST-IL L’OPIUM DES SOCIÉTÉS CONTEMPORAINES?
    • Introduction
    • I— Bien qu’il soit traditionnellement associé à un idéal de désintéressement, de maîtrise de soi et de dépassement individuel, le sport peut être aussi l’instrument de la mobilisation et de la manipulation des masses
      • A— Dans l’opinion, le sport est associé à un idéal de désintéressement et de dépassement individuel
        • 1— Le sport naît dans la libre confrontation des individus
        • 2— De nombreux penseurs ont exalté les vertus éducatives et sociales du sport
        • 3— L’idéal olympique ressuscité au xixe siècle se veut pacifiste et individualiste
      • B— Le sport permet aussi, consubstantiellement, de manipuler ou d’exalter les passions des masses
        • 1— Le sport moderne est hanté par le nationalisme
        • 2— La violence déborde parfois le cadre de la représentation sportive
        • 3— Le sport peut apparaître comme un élément d’aliénation des masses
    • II— Miroir de nos sociétés, le sport est une réalité protéiforme qui ne peut se résumer à ses usages néfastes
      • A— Le sport reflète les valeurs du moment, pour le meilleur comme pour le pire
        • 1— Le sport met en scène la compétition qui sous-tend les sociétés contemporaines
        • 2— La popularité du sport reflète également le «souci de soi»
      • B— Le sport désigne toutefois des phénomènes extrêmement hétérogènes, dont il est toujours possible de faire un usage éclairé
        • 1— La puissante charge symbolique du sport peut être mise au service de la libération des masses
        • 2— Le sport est aussi susceptible de poésie, donc de création individuelle
      • Conclusion
  • XI - MEDIAS ET DEMOCRATIE
    • Introduction
    • I. Bien qu’ils puissent diffuser toutes sortes de messages, comme l’Histoire l’a abondamment montré, les médias sont intrinsèquement liés à la démocratie
      • A. Les médias peuvent être considérés en eux-mêmes comme neutres à l’égard des pouvoirs, et ils ont prospéré sous toutes sortes de régimes
        • 1— Le souci de transmettre et de contrôler l’information n’est pas propre aux démocraties, mais constitue plutôt un fait universel
        • 2— De même, tous les régimes ont usé de moyens plus ou moins subtils de propagande ou de contrôle de l’information
          • — Sous l’Ancien Régime, l’information était étroitement contrôlée
          • — Au xixe siècle encore, les pouvoirs ne renoncèrent pas à contrôler la presse
          • — Au xxe siècle, les périodes de guerre furent marquées tout naturellement par un retour du contrôle de l’information
          • — En France, les médias audiovisuels ont été placés jusqu’à une date récente sous la férule des gouvernements
        • 3.... les totalitarismes du XXe siècle allant jusqu’à asservir entièrement les médias pour mieux influencer l’opinion
      • B. Toutefois, il existe bien un lien consubstantiel entre les médias et la démocratie
        • 1— Le combat pour la liberté de la presse est indissociable de celui pour la démocratie
        • 2— Les médias font naître un espace public qui est aussi celui de la démocratie
        • 3. Une fois la démocratie en place, le «quatrième pouvoir» contribue à la bonne santé du régime
        • 4. Les «nouveaux médias» semblent intrinsèquement liés à la démocratie
    • II. Toutefois, face au spectre de la démocratie d’opinion, il convient de poser des garde-fous susceptibles d’empêcher les dérives des médias et d’adopter une attitude critique à l’égard de ces derniers
      • A— Les médias sont susceptibles de faire dériver la démocratie vers le régime de l’opinion
        • 1— Parce que, tout à la fois, ils reflètent et forment l’opinion, les médias sont une puissance, dont les erreurs et les emportements sont lourds de conséquences
        • 2— Les puissances de l’image, en particulier, pourraient influencer les choix des citoyens de façon déterminante et tendraient à transformer la vie politique des démocraties en spectacle
        • 3— Dans les démocraties, une «classe médiatique» se serait arrogé un pouvoir considérable, que ce soit pour l’exercer directement ou pour le mettre au service d’intérêts politiques, économiques ou financiers
        • 4. Les effets des médias sur la vie de l’esprit pourraient, à terme, mettre en péril la démocratie
      • B— Il importe donc de favoriser les médias de qualité et de faire preuve de recul par rapport aux informations qui nous sont dispensées
        • 1— Il ne faut pas surestimer l’emprise des médias sur l’esprit des citoyens
        • 2— Face aux nouveaux moyens de communication, il convient de préserver l’espace commun qu’offrent les médias nationaux
        • 3— Dans cette perspective, les pouvoirs publics doivent intervenir pour garantir l’existence de médias indépendants, pluralistes et de qualité
        • 4. Enfin, rien ne remplacera la vigilance et l’exercice de la raison critique, aussi bien de la part des journalistes que du public
      • Conclusion
  • XII - LA FRATERNITE EST-ELLE UNE VALEUR PERIMEE?
    • Introduction
    • I — Bien qu’elle reste au cœur du discours républicain français, la fraternité apparaît comme une valeur partiellement dépassée
      • A — En dépit de ses origines religieuses, la fraternité se trouve au cœur du pacte républicain
        • 1 — La fraternité repose au départ sur un devoir moral d’inspiration chrétienne
        • 2 — Toutefois, la fraternité républicaine, qui apparaît à la Révolution, s’est constituée de manière autonome par rapport au religieux
        • 3 — La fraternité n’a été consacrée que tardivement, lors de la Révolution de 1848
        • 4. Aujourd’hui, la fraternité reste au cœur de notre mythologie républicaine et connaît même un certain renouveau
      • B— Toutefois, la fraternité est une notion ambiguë, que concurrencent d’autres valeurs
        • 1— Le sentiment fraternel présente une certaine ambivalence
        • 2— L’Histoire a montré que l’exaltation de la fraternité n’était pas sans risque
        • 3— Aussi la solidarité a-t-elle pris le pas sur l’idéal fraternel, sans pour autant faire disparaître celui-ci
    • II— Aujourd’hui, une certaine tendance au rejet de l’esprit fraternel nécessite de repenser les rapports entre l’individu, la cité et la puissance publique, afin de renforcer la cohésion sociale
      • A— L’oubli complet de la fraternité menace la pérennité du corps social
        • 1— L’individualisme propre aux sociétés démocratiques sape les fondements de la fraternité
        • 2— Aujourd’hui, le déclin de la fraternité se traduit par une double fracture : entre «ceux d’en haut» et «ceux d’en bas», d’une part, et entre «ceux d’ici» et «ceux d’en face», d’autre part
        • 3— À l’idéal de fraternité succéderaient alors des élans de compassion dispersés et parfois dangereux
      • B— Pour renforcer la cohésion sociale, il est donc indispensable de renouveler l’idéal de fraternité
        • 1— Il faut «faire vouloir la Fraternité» (Jules Michelet)
        • 2— Le serment présente la même force d’unification.
        • 3— Réduire les inégalités permettrait également de recréer le sentiment du semblable
        • 4— À la fraternité décorative, il convient de préférer la fraternité active, c’est-à-dire celle qui s’exerce dans le cadre national, tout en gardant la capacité d’accueillir l’autre en tant qu’autre
      • Conclusion
  • XIII - LE RÈGNE DE L’URGENCE
    • Introduction
    • I — La dynamique d’accélération qui semble caractériser les sociétés modernes tend aujourd’hui à faire de l’urgence le maître mot de nos existences
      • A— La modernité paraît fondée sur une intensification continue des rythmes individuels et collectifs
        • 1— Pour les penseurs de la modernité, le temps est à la fois orienté vers le mieux et ouvert à l’action humaine ; il porte le progrès de l’humanité
        • 2— De plus en plus précisément mesuré, le temps est aussi devenu de plus en plus facilement exploitable
        • 3— Dès lors, l’impression qui domine est bien celle d’une accélération continue de l’histoire, depuis le xvie siècle
      • B— Aussi, l’urgence apparaît aujourd’hui de plus en plus comme notre principal mode d’être au monde
        • 1— Aucune sphère d’activité ne peut prétendre aujourd’hui échapper totalement à l’impératif de vitesse
        • 2 — La vie des individus semble s’organiser selon un tempo de plus en plus rapide
        • 3— Aussi les pathologies de l’urgence sont-elles devenues omniprésentes
    • II — Plus fondamentalement, le règne de l’urgence risque de figer nos sociétés dans un inquiétant présent perpétuel, ce qui nous oblige à œuvrer à la décélération des rythmes collectifs et individuels
      • A— Le règne de l’urgence implique l’avènement d’un présent perpétuel fort peu enthousiasmant
        • 1— L’affaissement du passé vivant
        • 2— La crise de l’avenir
        • 3— La compression du présent
      • B — Dès lors, il importe de revoir notre rapport au temps et de limiter l’urgence aux seuls cas où elle est vraiment nécessaire
        • 1— La décélération de nos sociétés peut devenir un projet politique
        • 2— Dans cette perspective, les institutions ont un rôle essentiel à jouer, quitte à les adapter aux contraintes de la modernité
        • 3— À l’échelle de l’individu aussi, il est nécessaire de prendre le temps de vivre et de penser
      • Conclusion
  • XIV - FAUT-IL AVOIR PEUR DU COMPLOT?
    • Introduction
    • I— Si le complot constitue une figure familière de l’Histoire, en même temps qu’une menace dont il convient toujours de se défier, la place qu’il a prise dans l’imaginaire contemporain exprime surtout notre angoisse face à un présent difficilement déchiffrable
      • A— Les complots existent bel et bien, ce qui peut justifier que l’on se prémunisse contre eux
        • 1— L’Histoire offre de nombreux exemples de conjurations et de complots, dont les effets furent parfois considérables
        • 2— Les particuliers aussi tissent toutes sortes d’intrigues pour parvenir à leurs fins
        • 3— La mise en doute des discours officiels peut être heuristique
      • B— Toutefois, expliquer les principaux événements historiques par l’action des puissances de l’ombre apparaît comme un phantasme dangereux
        • 1— Née à la Révolution française, la théorie du complot exprime en réalité les angoisses des individus face à un ordre social et politique ébranlé
        • 2— Complots et sociétés secrètes relèvent plus de l’imagination que de la théorie, ce qui explique d’ailleurs la place qu’ils occupent dans la littérature
        • 3— Enfin, les manipulations que permet la croyance au complot sont toujours susceptibles de déchaîner la violence
    • II— Aujourd’hui, les évolutions sociétales favorisent tout particulièrement les théories du complot, ce qui incite plus que jamais à former par l’éducation l’esprit critique des citoyens
      • A— De nombreux facteurs convergent pour étayer et diffuser les visions conspirationnistes du monde
        • 1— À toutes les époques, un certain nombre de « biais cognitifs » contribuent à diffuser ou à enraciner les croyances erronées
        • 2— Toutefois, notre société est particulièrement propice au développement des théories du complot
      • B— Aussi, il est nécessaire de donner aux citoyens les armes intellectuelles nécessaires pour distinguer le vrai du faux
        • 1— Les théories du complot sont particulièrement difficiles à contrer
        • 2— Face aux thèses complotistes, il faut opposer quelques principes de raisonnement simples
        • 3— Les pouvoirs publics doivent travailler à l’avènement d’une «démocratie de l’intelligence» (Gérald Bronner)
        • 4. Dans la mesure du possible, il convient d’enrayer la diffusion de fausses informations [fake news)
      • Conclusion :
  • XV - L’EXIGENCE DE TRANSPARENCE DANS LES DÉMOCRATIES CONTEMPORAINES
    • Introduction
    • I— La transparence, dans laquelle les penseurs des Lumières voyaient un principe essentiel de la démocratie, est devenue dans nos sociétés une norme politique et sociale particulièrement exigeante
      • A— Au contraire des régimes autoritaires ou despotiques, qui recourent au secret pour faire perdurer leur domination, la démocratie fait de la transparence un principe essentiel de l’action publique
        • 1— Pour les régimes non démocratiques, le secret est la mesure même de l’art de gouverner
        • 2— Les Lumières, au contraire, firent de la publicité le fondement du régime démocratique
        • 3— De fait, le secret suscite spontanément méfiance, angoisse et hostilité
        • 4. Certains auteurs ont même pensé bannir le secret des relations internationales
      • B— Aujourd’hui, la transparence dans les démocraties tend à devenir une norme sociale contraignante, pour les dirigeants, mais aussi pour les simples citoyens
        • 1— Les gouvernants et les administrations, au premier chef, sont sommés d’être transparents
        • 2— Corrélativement, on assiste aujourd’hui à un mouvement généralisé de «recul des secrets»
        • 3— Cette tendance est servie par des évolutions sociales et technologiques puissantes, qui vont dans le sens d’une remise en cause de la dichotomie entre la vie publique et la vie privée
    • III— Toutefois, face aux dangers que fait courir à la démocratie une application trop rigoureuse de l’exigence de transparence, il convient de réaffirmer le droit de tous les individus au secret et à la discrétion
      • A— La transparence est susceptible de se retourner contre la démocratie et de la mener à sa perte
        • 1— Dans un monde dangereux et complexe, la divulgation de tous les secrets peut faire reculer la démocratie
        • 2— Aujourd’hui, l’invocation de la transparence sert souvent à masquer l’avènement du spectacle généralisé
        • 3— Or les individus ne doivent pas être jugés d’après leur« misérable petit tas de secrets» (André Malraux)
        • 4. Enfin et surtout, la transparence peut être un redoutable instrument de contrôle social, susceptible même de déboucher sur une forme de totalitarisme
      • B— Il est donc nécessaire de poser des bornes à l’exigence de transparence, qui concerneront au premier chef la vie privée des individus
        • 1— La «séparation des ordres» (Alain-Gérard Slama) entre public et privé doit être préservée
        • 2 — Les pouvoirs publics s’emploieront donc à protéger une certaine opacité des citoyens...
        • 3.... qui gagneraient eux-mêmes à faire preuve de pudeur, de retenue et de discrétion
      • Conclusion
  • LES INTERROGATIONS DE LA PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE
  • XVI - NATIONS, PATRIES: DES APPARTENANCES A DEPASSER?
    • Introduction
    • I — Née en même temps que la démocratie moderne, la nation semble aujourd’hui paradoxalement menacée par le développement des valeurs démocratiques
      • A — Le concept moderne de nation, apparu lors de la Révolution française, exprime originellement l’émancipation des peuples face à l’absolutisme et à la tradition
        • 1— Si l’amour de la patrie est attesté dès L'Antiquité, la conscience nationale n’a émergé que progressivement en France
        • 2— À la fin du XVIIIème siècle, les concepts de nation et de patriotisme sont invoqués pour penser l’affranchissement des individus face à la monarchie de droit divin
      • B — Toutefois, les concepts de nation et de patrie semblent aujourd’hui en porte-à-faux avec les valeurs de l’individualisme démocratique
        • 1 — Certains courants philosophiques ou religieux contestent depuis fort longtemps toute forme de patriotisme
        • 2 — Dans les pays démocratiques, le nationalisme fait aujourd’hui l’objet d’un certain rejet
  • II — Cependant, le cadre national reste irremplaçable, tandis que le patriotisme semble retrouver aujourd’hui une certaine actualité
    • A — Même au sein de l’Union européenne, le cadre national est une référence qui n’a pas été dépassée
      • 1 — En Europe, la nation reste le triple espace de l’identité individuelle, de la solidarité entre les individus et de l’expression démocratique
        • 2 — L’Union européenne ne semble pas - ou plus - annoncer un dépassement de la nation
        • 3. Le nouvel ordre international peut même, à certaines conditions, offrir aux nations l’occasion de se réapproprier leur destin
      • B — Un patriotisme ouvert et positif se justifie tout à fait
        • 1 — L’amour du pays peut servir d’antidote au «vertige de Babel» (Pascal Bruckner)
        • 2— Loin d’être oppressante, la frontière est souvent protectrice
        • 3— Le patriotisme reste un ferment de cohésion nationale, de dynamisme dans la compétition internationale et de civisme
        • 4. Il est légitime de souhaiter que la longue histoire de la France se poursuive
        • 5. Le « patriotisme économique » peut se justifier dans certains cas
      • Conclusion
  • XVII — - L’HOMME FACE À LA NATURE
    • Introduction
    • I— Pour s’affranchir des contraintes de la nature, l’homme a déployé des techniques multiples, qui semblent aujourd’hui menacer de se retourner contre lui
      • A— Le rapport de l’homme à la nature se place d’abord sous le signe de l’affrontement
        • 1— L’histoire humaine semble s’inscrire sur le fond d’une lutte contre la nature
        • 2— À partir de l’époque moderne, l’humanité s’est donné pour objectif spécifique la domination de la nature
        • 3— Dès lors, l’empreinte de l’homme sur la nature n’a fait que croître
      • B — Aujourd’hui, la domination de l’homme sur la nature semble menacer de se retourner contre lui
        • 1— Le processus de domination de la nature semble échapper largement à l’Homme
        • 2 — Surtout, cette maîtrise aboutit aujourd’hui à des destructions irréparables
        • 3— Cette situation est d’autant plus inquiétante que la maîtrise de la nature pourrait s’étendre prochainement à l’homme lui-même
    • II — Dès lors, l’homme doit placer son action sur la nature sous le signe de la précaution et du souci du long terme, sans jamais pour autant renoncera l’exercice de la raison individuelle
      • A— La toute-puissance de l’homme sur la nature s’accompagne de responsabilités nouvelles
        • 1— La peur suscitée par la technique peut conduire l’homme à s’autolimiter
        • 2— Le développement durable s’impose comme une nécessité
        • 3— Certains courants de pensée préconisent d’aller plus loin encore et d’organiser la décroissance des économies occidentales
      • B — Toutefois, ces évolutions nécessaires ne doivent pas entraîner l’abandon de l’exigence rationnelle
        • 1— Le principe de précaution peut cautionner des attitudes excessivement craintives et démobilisatrices
        • 2— La technique apportera peut-être une solution aux dommages qu’elle a elle-même provoqués
        • 3— Il faut se défier d’une certaine écologie fondée sur le ressentiment envers la modernité libérale
        • 4. À l’inverse, mieux vaut s’efforcer de rendre la science aimable en vulgarisant la connaissance scientifique et en définissant des normes éthiques
        • 5. On peut enfin envisager d’aménager les modes de la décision politique
      • Conclusion
  • XVIII - LES ANIMAUX ONT-ILS DES DROITS?
    • Introduction
    • I— Longtemps évident et indiscuté, l’assujettissement de l’animal à l’homme suscite aujourd’hui une inquiétude morale croissante
      • A— En séparant radicalement l’homme et l’animal, la tradition occidentale a privé ce dernier de tout droit
        • 1— Placé au sommet de la Création, l’homme semble appelé à régner sur le monde animal
        • 2— À partir du XVIIe siècle, la pensée philosophique est dominée par l’idée d’une rupture radicale entre l’homme et l’animal
        • 3— Dans cette perspective, l’animal ne peut se voir reconnaître aucun droit particulier
        • 4. L’animal apparaît donc plutôt dans la culture occidentale comme une allégorie ou comme une antithèse de l’homme
      • B— Toutefois, l’exploitation de l’animal par l’homme suscite aujourd’hui un malaise grandissant
        • 1— Certaines traditions philosophiques défendent depuis longtemps l’idée d’une continuité entre l’animal et l’homme
        • 2— Aujourd’hui, le développement des activités humaines met en péril un nombre croissant d’espèces
        • 3— L’exploitation illimitée de l’animal pose la question de l’humanité de l’homme
    • II— S’il ne peut être sérieusement considéré comme un sujet de droit, l’animal n’en possède pas moins une valeur propre, qui justifie pleinement sa protection
      • A— Il semble difficile et même dangereux de concevoir l’animal comme doté de droits propres
        • 1— Les penseurs de « l’écologie profonde » s’efforcent d’attribuer des droits propres à l’animal, à côté de l’homme, voire contre lui
        • 2— Toutefois, l’homme doit rester au cœur des préoccupations écologiques
      • B— Néanmoins, l’animal possède une valeur propre, qui peut fonder l’exigence de sa protection
        • 1— Les espèces animales constituent un patrimoine irremplaçable pour l’humanité
        • 2— Le respect de la nature est dicté par un évident sentiment de pitié
        • 3— Un statut de l’animal apparaît peu à peu
        • 4. La grande solidarité des vivants peut fonder une exigence de protection, voire de respect
      • Conclusion
  • XIX - FAUT-IL CRAINDRE LE POPULISME ?
    • Introduction
    • I. En rappelant aux élites l’urgence des revendications des classes populaires, le populisme révèle certaines des failles de la démocratie représentative
      • A— En magnifiant la figure du peuple, le populisme attire l’attention sur des catégories sociales parfois négligées
        • 1— La démocratie est apparue d’abord sous la forme du gouvernement direct du peuple
        • 2— Le populisme a au moins le mérite de mettre l’accent sur une figure - le peuple - qui a longtemps été méprisée et écartée du pouvoir
        • 3— Certains mouvements « populistes » ont permis l’émancipation populaire ou mené un combat en faveur de plus de justice sociale
      • B— Plus fondamentalement, le succès du populisme révèle les failles de la démocratie représentative contemporaine
        • 1— La démocratie représentative, par définition, introduit une distance entre les gouvernés et les gouvernants
        • 2 — Cette distance a parfois été dénoncée comme une confiscation du pouvoir par les élites
        • 3— Ces critiques semblent trouver une actualité nouvelle dans nos sociétés contemporaines
    • II. Toutefois, les dangers que présentent les dérives populistes pour le vivre ensemble obligent à écarter cette tentation, pour plutôt repenser la place du peuple et le rôle des élites dans nos sociétés
      • A— Le populisme peut conduire à la dissolution de l’État de droit
        • 1— Les mouvements populistes mobilisent les masses unies autour d’un chef charismatique qui souhaite faire l’économie de la médiation institutionnelle
        • 2— Le populisme attise les peurs populaires, au risque de susciter la haine
        • 3— À long terme, le populisme ne sert pas les intérêts des classes populaires
        • 4. Le populisme convoque peut-être un peuple qui n’existe pas
      • B— Pour éviter le développement de tels mouvements tout en accordant une place essentielle au peuple, l’accent doit être mis sur le rôle actif que peuvent jouer les citoyens au sein des démocraties représentatives
        • 1— Le concept de représentation reste indépassable
        • 2— Néanmoins, la démocratie pourrait être utilement «démultipliée» (Bernard Manin)
        • 3— La circulation des élites doit être favorisée
        • 4. La diffusion des Lumières, à travers l’enseignement et la politique culturelle, reste la seule à même d’écarter les tentations populistes
      • Conclusion
  • XX - LES DÉMOCRATIES FACE AU TERRORISME
    • Introduction
    • I— Face aux menaces que fait peser la violence aveugle du terrorisme, les démocraties ont engagé un tournant sécuritaire placé sous le signe de l’exception
      • A— Irruption aveugle de violence, le terrorisme apparaît comme l’ennemi naturel des États démocratiques contemporains
        • 1— Réalité ancienne et protéiforme, le terrorisme a trouvé un nouvel essor avec la mondialisation
        • 2 — Le terrorisme viole le pacte de sécurité offert par les États
        • 3— Le terrorisme, notamment islamiste, semble la négation même des valeurs qui fondent les démocraties
        • 4. Les démocraties sont peut-être plus exposées que d’autres régimes à l’action terroriste
      • B— Loin de faire preuve de faiblesse, les démocraties ont réagi énergiquement aux menaces terroristes
        • 1— Confrontées au terrorisme, les démocraties n’hésitent pas à suspendre l’application de principes juridiques fondamentaux
        • 2— Le paradigme de l’état d’exception permet de concilier le souci de la sécurité et le respect des libertés
    • II— Toutefois, les risques que la lutte antiterroriste fait courir aux démocraties rendent nécessaire une particulière vigilance, qui prend la forme d’un strict respect de l’État de droit
      • A— La lutte contre le terrorisme peut elle aussi menacer les valeurs des démocraties, qui sont alors conduites à se nier
        • 1— La rhétorique de la « guerre contre le terrorisme » est peu convaincante et semble susceptible d’entraîner de graves dérives
        • 2— À terme, les démocraties peuvent se fragiliser ou même disparaître
        • 3— La lutte contre le terrorisme a d’ores et déjà entraîné un certain nombre de violations des droits de l’homme
      • B— Aussi, malgré les tentations qui s’expriment régulièrement, la lutte contre le terrorisme doit rester soumise aux exigences de l’État de droit
        • 1— Les libertés les plus fondamentales ne sauraient être sacrifiées à la nécessité
        • 2— Quel que soit l’arbitrage réalisé entre la sécurité et les libertés, les mécanismes du contrôle démocratique des mesures adoptées doivent être préservés
      • Conclusion
  • XXI - LA POLITIQUE PEUT-ELLE SE PASSER DU RÊVE?
    • Introduction
    • I— Alors que, dans les sociétés traditionnelles, la politique et l’imaginaire étaient intimement liés, les démocraties contemporaines prétendent se passer du rêve
      • A— Dans les sociétés pré-démocratiques, la politique ne peut se passer du rêve, sous ses diverses formes
        • 1— Le mythe permet à la collectivité politique de se constituer et de surmonter les crises qui la traversent
        • 2— La transcendance peut d’ailleurs emprunter la forme même du songe
        • 3— Le désir de changement social peut également s’exprimer à l’aide du rêve
        • 4. Enfin, l’imagination se trouve en grande partie à l’origine du prestige qui entoure les bénéficiaires du pouvoir
      • B— À l’inverse, les démocraties représentatives n’accordent plus guère de place au rêve en politique
        • 1— Avec les démocraties modernes, les critères de la domination changent au profit du respect de règles rationnelles, qui excluent en principe l’imagination
        • 2— L’expérience du xxe siècle a discrédité l’idée même de l’utopie, les rêves des idéologues s’étant transformés en cauchemars pour les peuples
        • 3— Plus largement, dans nos sociétés démocratiques et individualistes, toutes les transcendances sont condamnées au soupçon
    • II— Toutefois, le rêve demeurant indispensable pour mobiliser la collectivité et donner un sens à son action, la politique peut être vue comme l’art d’imaginer et construire un projet collectif
      • A— L’idéal seul permet à la société de se projeter dans l’avenir
        • 1— Le «désenchantement du monde» alimente aujourd’hui l’apathie des citoyens
        • 2— Or l’absence de projet collectif mobilisateur semble condamner notre société au présentisme
        • 3— Par ailleurs, l’utopie peut exprimer une demande de justice
      • B— La politique peut donc être définie comme l’art de choisir les rêves qui valent d’être défendus
        • 1— De toute façon, une politique purement rationnelle serait sans doute une illusion
        • 2— Le «gouvernement des choses» apparaît comme une utopie peu démocratique
        • 3— Dès lors, il faut cherchera mobiliser les citoyens autour de projets fédérateurs
      • Conclusion
  • XXII— - LE MERITE DOIT-IL REGIR NOS SOCIETES?
    • Introduction
    • I. Si la prise en compte des mérites individuels est indissociable de notre modernité libérale, la méritocratie est aussi fréquemment dénoncée comme un obstacle à une authentique justice sociale
      • A— Le mérite s’est imposé comme le principe régulateur des sociétés démocratiques contemporaines
        • 1— La Révolution a fait de «l’égal accès» des individus aux charges publiques, en fonction de leurs talents, l’un des fondements du régime républicain
        • 2— Dès le XVIIIe siècle, diverses institutions ont été mises en place pour rendre effectif l’accès des plus méritants aux plus hautes charges
        • 3— Aujourd’hui encore, l’égalité des chances est la doctrine officielle de la République
      • B— Toutefois, le mérite dans nos sociétés fait l’objet de critiques variées, qui accusent l’égalité des chances de perpétuer les inégalités concrètes
        • 1— Le poids considérable des déterminismes, du hasard et des interactions collectives vient nuancer le mérite individuel
        • 2— L’évaluation des mérites des individus n’est rien moins qu’évidente
        • 3— Le mérite, notamment scolaire, a été dénoncé par certains courants de pensée comme une fiction utile aux dominants
        • 4. Le coût psychologique de la course à la performance est désormais patent
        • 5. Enfin, une société authentiquement méritocratique serait probablement invivable
    • II. Cependant, l’égalité des chances demeure le principe le plus juste pour l’organisation de nos sociétés, à condition que la diversité des mérites soit correctement appréciée et que ceux-ci contribuent à renforcer le vivre ensemble
      • A— Il semble difficile, sinon dangereux, de se passer de l’idéal de l’égalité des chances
        • 1— L’expérience de la liberté des individus empêche de nier toute réalité au mérite individuel
        • 2— Un monde sans mérite serait peu motivant ou supposerait le despotisme de L’État
          • — Sans faire l’éloge de la compétition, il faut bien reconnaître que l'émulation peut constituer un élément de progrès dans les sociétés
          • — S’appuyant sur l’expérience du xxe siècle, les penseurs libéraux et libertariens
        • 3. La discrimination positive, proposée pour corriger les insuffisances de la méritocratie française, ne rendrait pas nécessairement notre société plus juste
      • B— Le principe du mérite doit néanmoins être mis en œuvre de façon à la fois solidaire, plurielle et pondérée
        • 1— Les inégalités fondées sur la différence des talents doivent servir au bien commun, et notamment à l’avantage des plus démunis
        • 2— La pluralité des mérites doit être reconnue
        • 3. Il convient enfin que les rapports sociaux dans leur ensemble ne rendent pas impossible l’égalité des chances
      • Conclusion
    • ANNALES DES SUJETS DE CULTURE GENERALE
      • I— Concours de l’École nationale d’administration
      • II— Concours d’administrateur des services du Sénat
      • III— Concours d’administrateur des services de l’Assemblée nationale
      • IV— Concours d’administrateur territorial
      • V— Concours de conseiller des Affaires étrangères (cadre d’Orient)
      • VI— Concours de secrétaire des Affaires étrangères (cadre général)
      • VII— Concours de directeur d’hôpital
      • VIII— Concours de l’EN3S
      • IX— Concours de commissaire de police
      • X— Concours de l’École nationale de la magistrature

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